IBM a indiqué son intention de se concentrer sur le marché porteur du cloud et de l'intelligence artificielle. Cent neuf ans après sa naissance (IBM a été créée en 1911), la structure a pris la décision de séparer son unité Managed Infrastructure Services de sa division Global Technology Services en une nouvelle société publique désignée pour l’instant sous le nom « NewCo ». Le groupe américain explique sa décision par l’accélération de sa stratégie de cloud hybride, s’appuyant en particulier sur la technologie acquise avec la plateforme Red Hat OpenShift, pour accompagner la transformation numérique de ses clients. D’ailleurs, à ce propos, l’entreprise a déclaré :
« IBM se concentre sur l'opportunité du cloud hybride de 1 billion de dollars (NDLR 1000 milliards de dollars) », a déclaré Arvind Krishna, PDG d'IBM. « Les besoins d'achat des clients pour les services d'application et d'infrastructure divergent, tandis que l'adoption de notre plateforme de cloud hybride s'accélère. Le moment est venu de créer deux entreprises leaders du marché, axées sur ce qu'elles font de mieux. IBM se concentrera sur sa plateforme de cloud hybride ouverte et ses capacités d'intelligence artificielle. NewCo aura une plus grande agilité pour concevoir, gérer et moderniser l'infrastructure des organisations les plus importantes du monde. Les deux sociétés seront sur une trajectoire de croissance améliorée avec une plus grande capacité à s'associer et à saisir de nouvelles opportunités - créant de la valeur pour les clients et les actionnaires ».
« Nous avons positionné IBM pour la nouvelle ère du cloud hybride », a déclaré Ginni Rometty, président exécutif d'IBM. « Notre transformation pluriannuelle a posé les bases de la plateforme de cloud hybride ouverte, que nous avons ensuite accélérée avec l'acquisition de Red Hat. Parallèlement, notre activité de services d'infrastructure gérés s'est imposée comme le leader du secteur, avec une expertise inégalée dans les et travaux d'infrastructure critiques. En tant que deux sociétés indépendantes, IBM et NewCo capitaliseront sur leurs atouts respectifs. IBM accélérera la transformation numérique de ses clients, et NewCo accélérera les efforts de modernisation de l'infrastructure de ses clients. Cet objectif se traduira par une plus grande valeur, une augmentation innovation et exécution plus rapide pour nos clients ».
Selon IBM, la nouvelle société (qui aura un nom ultérieurement) deviendra immédiatement le premier fournisseur mondial de services d'infrastructure gérée : « elle va apporter son support à plus de 4600 clients dans 115 pays, dont plus de 75 % du Fortune 100, avec un carnet de commandes de 60 milliards de dollars tout en disposant de « plus du double de la taille de son concurrent le plus proche ».
La nouvelle société se concentrera entièrement sur la gestion et la modernisation des infrastructures appartenant aux clients, une opportunité de marché de 500 milliards de dollars. Elle tirera parti de son expertise pour offrir des services d'hébergement et de réseau, la gestion des services, la modernisation de l'infrastructure, ainsi que la migration et la gestion d'environnements multicloud. Ce sont des services critiques qui sont au cœur des opérations client.
Avec un modèle commercial rationalisé, NewCo créera de la valeur en aidant les entreprises à optimiser leurs performances grâce à l'IA et à l'automatisation. Les services de NewCo permettront aux entreprises d'intégrer agilité et efficacité dans leur infrastructure et leurs centres de données.
« NewCo sera en mesure de mieux moderniser les infrastructures pour une liste sans précédent de clients dans tous les secteurs, avec des relations qui se sont établies au fil des décennies. NewCo étendra son leadership en investissant davantage dans la prochaine génération de services d'infrastructure gérés transformationnels, avec davantage de possibilités d'expansion des marges, de croissance des bénéfices et de génération de trésorerie. NewCo sera également en mesure de s'associer pleinement à tous les fournisseurs de cloud, ouvrant de nouvelles voies de croissance, tout en maintenant un partenariat stratégique solide avec IBM et en continuant à servir les clients existants et nouveaux ».
La scission devrait se conclure d'ici la fin de 2021 sous la forme d'une transaction non imposable pour les actionnaires.
Du côté de Wall Street, cette annonce a été bien accueillie. L'action a gagné plus de 7 % de sa valeur dans les premiers échanges. IBM en a profité pour publier les résultats préliminaires de son troisième trimestre qui s’est terminé le 30 septembre. La société s’attend à un chiffre d'affaires de 17,6 milliards de dollars et un bénéfice par action ajusté de 2,58 dollars. Elle précise cependant qu’étant donné qu’elle est actuellement dans son processus normal de clôture financière, ces chiffres sont approximatifs et sont sujets à révision jusqu'à ce qu'IBM publie ses résultats complets du troisième trimestre comme prévu plus tard ce mois-ci.
À l'instar d'Oracle, la société tente de se tourner davantage vers le secteur de l'infrastructure cloud et réalise qu'il lui reste beaucoup de chemin à parcourir. Comme Oracle, l'entreprise se lance à l'assaut des leaders du marché (Google avec 9 %, Microsoft 18 % et AWS avec 33 % des parts des revenus du cloud public selon les statistiques de Synergy Research) depuis des années maintenant sans grand changement dans sa part de marché. De plus, IBM est directement en concurrence avec Microsoft et Google, qui se sont lancés également dans cette activité de cloud hybride avec plus de succès.
Source : IBM, Synergy Research
109 ans après sa création, IBM va scinder son infrastructure en deux sociétés cotées en bourse d'ici 2021
Pour se concentrer sur le cloud et l'IA
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Le , par Stéphane le calme
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