IBM a annoncé son deuxième trimestre consécutif de baisse de revenus malgré des estimations de bénéfices dépassées. C’est ce qu’ont révélé les résultats financiers du deuxième trimestre 2020 publiés lundi par la multinationale américaine de l’informatique. Bien que le revenu net d'IBM a subi de plein fouet le ralentissement économique du dernier trimestre, chutant de 46 % par rapport à la même période de l'année précédente, son activité de Cloud Computing connaît une hausse de 30 % grâce à une accélération du passage au numérique des grandes entreprises en raison de la crise de coronavirus.
IBM a impressionné Wall Street, malgré son deuxième trimestre consécutif de baisse de revenus. Le géant des technologies commerciales a réalisé un bénéfice par action non-GAAP de 2,18 dollars sur un chiffre d'affaires de 18,1 milliards de dollars, en baisse de 5,4 % d'une année sur l'autre. Les analystes s'attendaient à un bénéfice de 2,07 dollars par action sur un chiffre d'affaires de 17,72 milliards de dollars. En outre, les ventes de Red Hat ont augmenté de 17 %, lit-on, et les recettes totales du Cloud ont atteint 6,3 milliards de dollars, soit une hausse de 30 %, a déclaré IBM.
IBM a renoncé à certaines de ses activités traditionnelles pour se concentrer sur le secteur à forte marge du Cloud Computing, un domaine qui a connu beaucoup de changements ces dernières années, les entreprises accélérant leur passage au numérique pour accroître leur efficacité.
« La tendance que nous observons sur le marché est claire. Les clients veulent moderniser les applications, déplacer plus de charges de travail vers le cloud et automatiser les tâches informatiques », a déclaré le nouveau patron d'IBM, Arvind Krishna, qui dirigeait précédemment l’activité Cloud, lors d'une conférence de presse avec les analystes.
Le PDG Arvind Krishna s'est non seulement montré optimiste sur le long terme, mais il a aussi montré qu'IBM tient à faire valoir le fait que ses revenus dans le nuage sont en hausse, afin de démontrer aux investisseurs qu'elle a un avenir dans les technologies de l'information modernes.
« Nos clients voient la valeur de la plateforme hybride de Cloud Computing d'IBM, basée sur des technologies ouvertes, à une époque de perturbation sans précédent des affaires », a dit Krishna dans une déclaration. « Nous nous engageons à construire, avec un écosystème de partenaires en pleine expansion, une plateforme de Cloud hybride durable qui servira de puissant catalyseur d'innovation pour nos clients et le monde entier », a-t-il ajouté.
Bien que l’activité du Cloud Computing était déjà en croissance, la pandémie du coronavirus a davantage stimulé la demande. Alors que l’économie mondiale en générale subit les conséquences de la crise sanitaire, Canalys a publié un rapport en fin avril selon lequel les dépenses en services d'infrastructure Cloud ont atteint un nouveau record au premier trimestre 2020, augmentant de 34 % pour atteindre 31,0 milliards de dollars, en glissement annuel par rapport aux 23,1 milliards de dollars pour la période correspondante de l'année dernière.
Selon un récent rapport d’enquête de MariaDB, le covid-19 a impacté les plans d’adoption du Cloud par les entreprises. Au total 40 % des professionnels des technologies de l’information répondant accélèrent leur migration vers le Cloud, dont 38 % pour la France. 39 % se préparent à une migration totale vers le Cloud, tandis que 51 % envisagent de porter un plus grand nombre d’applications dans le Cloud.
Ce regain d’intérêt pour le Cloud Computing stimulé par la pandémie mondiale a aussi encouragé des décisions d’investissement. Reuters a rapporté en avril que le géant chinois de la distribution en ligne, Alibaba, a annoncé un investissement supplémentaire d’environ 28 milliards de dollars dans son infrastructure Cloud Computing au cours des trois prochaines années, en partie en raison de la demande accrue de services tels que les logiciels d’entreprises, la vidéoconférence et le streaming en direct.
Les résultats sectoriels reflètent l'adoption croissante du Cloud Computing d’IBM
Selon IBM, les résultats par secteurs reflètent l'adoption croissante de sa plateforme Cloud hybride, tandis que les clients continuent à modifier leurs priorités pour préserver leur trésorerie et maintenir la stabilité opérationnelle. Voici les autres points forts de la publication des résultats de la société :
Les logiciels de Cloud Computing et Cognitive, qui comprennent Red Hat ainsi que les applications cognitives et les plateformes de traitement des transactions, ont généré 5,7 milliards de dollars de revenus, soit une hausse de 3 %. Les plateformes de données et de Cloud Computing ont augmenté de 29 %, grâce à Red Hat. Les plateformes de traitement des transactions ont chuté de 14 %.
Les services mondiaux aux entreprises, qui comprennent le conseil, la gestion des applications et les services de processus globaux, ont rapporté 3,9 milliards de dollars, soit une baisse de 7 %, en raison du « déclin de la gestion des applications et du conseil ». Les revenus du Cloud Computing de ce secteur ont augmenté de 12 %.
Les Services technologiques mondiaux, qui comprennent les services d'infrastructure et de Cloud Computing et les services de support technologique, ont rapporté 6,3 milliards de dollars, en baisse de 8 %. Les ventes du Cloud de ce secteur ont augmenté de 18 %.
Les systèmes, qui comprennent le matériel informatique et les logiciels d'exploitation, ont rapporté 1,9 milliard de dollars, soit une hausse de 6 %, avec en tête IBM Z, qui a augmenté de 69 %. Les revenus du stockage ont augmenté de 2 %, et l'énergie a chuté. Ce secteur a connu une hausse de 22 % de ses revenus du Cloud Computing.
Global Financing, qui comprend le financement et la vente d'équipements d'occasion, a réalisé des revenus de 265 millions de dollars, en baisse de 25 %, « reflétant la fin du financement commercial des OEM », a déclaré IBM.
En ce qui concerne les causes de la baisse des bénéfices, les dirigeants d'IBM pointent du doigt l'incertitude économique mondiale qui a gelé les dépenses de nombreuses entreprises, en particulier les projets à gros budget où IBM rembourre ses bénéfices. Le directeur financier James Kavanaugh a averti les analystes lors d'une conférence téléphonique que la période de vaches maigres pour la société ne se terminera probablement pas tant que les États-Unis et le reste du monde ne maîtriseront pas la pandémie de coronavirus.
L'unité des services commerciaux mondiaux d'IBM a été touchée par la réduction ou le retard des dépenses des clients sur les projets discrétionnaires en raison de covid-19, a déclaré James Kavanaugh à Reuters. Les ventes de l'unité ont chuté de 7 % pour atteindre 3,9 milliards de dollars, comme déjà indiqué. Selon Kavanaugh, alors que l'Europe occidentale et l'Asie Pacifique ont montré une reprise des dépenses des clients en juin, les clients américains et latino-américains se sont rétractés lorsque l'impact de la pandémie s'est aggravé.
« Du point de vue des clients, notre activité est plus concentrée sur les grandes entreprises, qui, en fin de compte, ont été relativement plus stables tout au long de la pandémie », a déclaré Kavanaugh. « Le taux et le rythme de cette reprise vont refléter la pandémie », a-t-il ajouté. « Nous avons commencé notre ascension alors que les États-Unis maîtrisaient la pandémie et la situation ».
Source : IBM
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Voir aussi :
Une entreprise sur 4 pourrait devenir "all-cloud" d'ici l'année prochaine, une adoption favorisée par la pandémie du Covid-19, selon un sondage de O'Reilly Media
Les revenus des services de cloud computing et de Microsoft Teams pourraient aider Microsoft à compenser les impacts du covid-19 sur ses résultats financiers du 1T20, selon les analystes
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Les dépenses liées aux services Cloud Computing atteignent un niveau record au premier trimestre 2020, en hausse de 34 % en raison de la demande de travail à distance, selon Canalys
IBM dépasse les attentes au deuxième trimestre avec une croissance de 30 % de ses revenus du Cloud Computing,
Les clients voulant déplacer plus de charges de travail vers le Cloud
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Le , par Stan Adkens
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